Dans la mythologie grecque, le fil de la destinée était tissé à la quenouille et coupé par les trois Moires, divinités du destin. Ariane, elle, dévida son fil pour que Thésée trouve la sortie du labyrinthe, et Pénélope s’ingéniait à faire, défaire, et refaire continuellement sa tapisserie afin de suspendre le temps ainsi que son destin. Magdalena Abakanowicz Soleil ou La Construction noire, 1963, laine, coton et soie artificielle, 152 x 211 cm 1 Comme le peintre presse les tubes de couleur sur sa palette pour obtenir le ton recherché, comme le sculpteur prélève des morceaux du matériau qu’il travaille pour donner corps à une forme, l’artiste polonaise Magdalena Abakanowicz a longtemps travaillé la fibre, matière vivante et malléable, pour exprimer librement sa vision artistique nourrie de l’observation de la nature. La plasticienne a mené de longues années durant un travail qu’elle nommait sculpture et qui lui permettait d’expérimenter davantage la matière que l’image, autrement dit l’espace tridimensionnel par la pratique singulière de la tapisserie. Longtemps échappatoire des femmes tout en étant symbole d’éducation pour des jeunes filles qui, par l’intermédiaire leur trousseau, se tissaient un destin...

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